Un projet extraordinaire

 

Bonjour, je m’appelle Denis Pageau et au cours des dernières années j’ai eu le privilège de travailler sur une initiative extraordinaire qui m’a amené à développer une nouvelle science de gestion conçu spécifiquement pour les citoyens afin qu’ils puissent participer à la gestion de leurs sociétés.

Cette nouvelle science de gestion se nomme la  SOCIÉTALogie. (Merci de ne pas confondre avec la scientologie.  🙂 )

Le mot SOCIÉTALogie jumèle les mots SOCIÉTAL et LOGIE.

SOCIÉTAL = Du français ancien société, société des gens; du latin classique societas, ‘association’ ; du latin classique socius, ‘associé, membre ’.

LOGIE= Logo d’origine grecque, « étude », et l’apposition française, -ie, « le fait ».

Par conséquent, la SOCIÉTALogie étudie comment cette «société de gens» s’organise pour pouvoir vivre ensemble. Elle étudie donc les sociétés en tant qu’organisation.

Au départ ce projet n’était qu’un petit projet qui ne visait qu’à créer une communauté de pratique de citoyens.  Voici comment le tout a commencé.

Comment ce voyage SOCIÉTALogique a-t-il commencé?

Mon parcours sociétal a débuté en octobre 2005 alors que je complétais ma maîtrise à l’Université Laval. Lors de ma dernière session, je suivais quatre cours, dont un sur les «Communautés de pratiques en ligne». Nous étions à mi-chemin de la session, quand j’ai lu ce petit paragraphe:

« Et si le partage de la pratique devenait le fondement des communautés civiques? Que se passerait-il si les citoyens commençaient à concevoir leur monde sur le modèle des communautés fractales, en reliant le développement de la pratique locale et mondiale? En d’autres termes, si vous étiez le GCC (Gestionnaire en chef de la connaissance) pour le monde entier, comment concevriez-vous votre initiative de connaissance?

Étienne Wenger: « Cultivating Communities or Practice« . P. 219

Et si nous pouvions concevoir notre monde en utilisant des communautés de pratique?

Dès que je l’ai lu, j’ai su que c’était pour être un défi passionnant et j’étais impatient de commencer. Quelques jours plus tard, je faisais déjà des recherches et je rassemblais mes idées.

Je voulais accomplir le défi d’Étienne Wenger parce que le concept de communauté de pratique a cristallisé une idée que j’avais depuis le début des années 90;

Utiliser l’Internet, en particulier les forums de discussion, pour inclure les citoyens dans le processus de planification sociale.

Malheureusement, dans les années 90, le statut des dialogues sur ces forums était trop chaotique  🙁  pour être utile. L’utilisation de l’approche de la communauté de pratique (CdP) pouvait-elle résoudre le problème? Mon intuition me disait que oui.

Le début d’une nouvelle aventure

Puisque la planification sociale est la meilleure façon de concevoir nos sociétés, je pensais que de construire une communauté de pratique pour les citoyens (CdPc) aurait un impact positif sur la participation des citoyens dans le processus de planification sociale. De plus, je pensais que de structurer les sujets afin de faire le lien entre les pratiques mondiales  et locales serait utile et éliminerait le syndrome de la roue réinventée.

À ce moment, pour moi, ce projet ne serait qu’un petit projet de prédilection que je ferais dans mes temps libres. En réalité j’avais raison puisque technologiquement, il ne m’a fallu qu’une année et demie pour créer une preuve de concept.

Malheureusement, bien que j’étais fier de ce que j’avais accompli, j’ai rapidement compris qu’il manquait quelque chose pour faire une CdPc. À ce stade, j’ai réalisé que ce que j’avais développé n’était en fait qu’un forum de discussion. Certes il était structuré et reliait le développement des pratiques locales et mondiales, mais ce n’était pas une communauté de pratique. Il manquait quelque chose.

Comprendre le domaine, la pratique et le contexte

Pour développer et par la suite gérer une communauté de pratique, les gestionnaires du savoir, les facilitateurs et les participants doivent avoir une compréhension claire :

– du domaine de la connaissance et de ses sous-domaines, par exemple le domaine de la santé,

– de la pratique, par exemple être docteur ou infirmière, 

– et du contexte dans lequel la pratique est pratiquée, par exemple un hôpital, une école, maison de retraite, etc.

Prenons l’exemple d’une CdP d’une infirmière. Il est facile de créer une communauté de pratique pour les infirmières qui travaillent dans un hôpital, car les infirmières ont étudié pour devenir infirmières. Elles possèdent les connaissances associées au domaine de la santé ainsi que les connaissances associées à leur pratique d’être infirmière. Elles comprennent également le contexte dans lequel elles pratiquent leur pratique, dans ce cas-ci, un hôpital.

Avec cette triple compréhension, les infirmières peuvent avoir des dialogues constructifs, productifs et professionnels tout en s’assurant qu’ils sont compatibles avec le contexte dans lequel ils pratiquent leur pratique.

Ainsi, les infirmières qui travaillent dans un hôpital ne parleront pas de ce qui se passe dans les maisons de soins infirmiers. Ils se concentreront sur le contexte dans lequel ils pratiquent leur pratique, soit celui de l’hôpital.

Créer une communauté de pratique de citoyens

Pour créer une communauté de pratique de citoyens, j’ai donc besoin de savoir quel est :

– le domaine sociétal,
– la pratique d’être citoyen et le
– le contexte dans lequel un citoyen pratique sa pratique, la société.

Bien que nous ayons une idée globale de ce qu’est le domaine sociétal, j’avais besoin d’une définition claire, nette et précise pour les deux autres concepts: citoyen et société. Sans ces définitions, les discussions ne s’amalgameraient pas pour créer un dialogue utile.

Un vide étonnant

Étonnamment, je n’ai pas pu trouver de définitions acceptables pour ces deux concepts. Dans 12 dictionnaires spécialisés, dont 10 dictionnaires sociologiques, un seul avait une entrée pour les citoyens. Malheureusement, ce n’était même pas une définition, mais un texte qui réorientait le lecteur vers le concept de citoyenneté.

Comment pouvons-nous définir la citoyenneté si nous ne savons pas ce qu’est un citoyen?

En ce qui concerne le concept de société, j’ai trouvé 10 définitions. Malheureusement, elles différaient les unes des autres et, surtout, elles étaient trop vagues. Elles manquaient une qualité définitionnelle qui permet l’opérationnalisation de la définition.

Pour faciliter les dialogues, il est important d’avoir une définition opérationnelle, sinon, les discussions tournent en rond. C’est cette définition qui aide à évaluer la qualité de ce que vous voulez évaluer, qui vous permet de distinguer entre le positif et le négatif ou le «bon» et le «mauvais».

J’en ai donc déduit que pour une raison ou une autre, les sociologues n’avaient pas réussi à définir ces concepts importants.

Cette impression fut confirmée par deux sociologues, Frisby et Sayer, dans leur livre de 1986 «SOCIETY», alors qu’ils concluent à la page 121:

Le concept de société s’est révélé de loin une trop grande abstraction pour la sociologie moderne

Deux questions émanent de ce vide

Ces inconnus ont soulevé 2 questions importantes:

1 – Comment pouvons-nous changer la société, si nous ne savons pas ce que c’est?

2 – Comment pouvons-nous aider les citoyens à participer à la construction de meilleures sociétés si nous ne savons pas ce qu’est un citoyen et quel est son rôle?

Dans les paramètres d’une CdP, comment pouvons-nous aider les citoyens à avoir un dialogue constructif, productif et professionnel sur leur pratique si nous ne savons pas quelle est leur pratique et si nous ne connaissons pas le contexte dans lequel ils pratiquent leur citoyenneté?

Le départ du voyage sociétal

La nécessité d’avoir une définition claire, nette et précise pour ces deux concepts marque ainsi le début de mon parcours sociétalogique qui s’est amorcé au printemps 2007.

Parce que mon voyage a débuté avec l’objectif de créer une communauté de pratique de citoyens, j’ai été en mesure d’avoir une bonne compréhension de ces deux concepts très tôt. Ceci est naturel puisque l’objectif d’une CdP est de nous aider à nous concentrer sur les résultats de nos actions et à trouver des moyens d’améliorer ces résultats. Ainsi, les communautés de pratiques sont une approche managériale pour améliorer le résultat de nos actions.

C’est cette approche de gestion qui m’a amené à comprendre au début que les sociétés étaient dans les faits, des organisations et que nous étions les copropriétaires de ces organisations sociétales.

Une nouvelle science de gestion est née

Cela dit, il m’a fallu quatre ans pour finalement définir scientifiquement ces deux concepts, car bien qu’il soit facile de définir quelque chose, il est plus difficile d’expliquer le processus. En outre, mes démarches pour expliquer ce processus m’a permis de trouver plusieurs autres concepts qui ne disposaient pas d’une définition claire, nette et précise. L’approche managériale des communautés de pratiques m’a permis d’affiner ces concepts et de solidifier ma compréhension du domaine sociétal.

C’est à travers ce processus que la SOCIÉTALogie a émergé et au fur et à mesure que j’utilisais les connaissances pour mieux comprendre les situations et identifier des solutions, j’ai compris que cette science nous aidera à faire de grands progrès. 

Vous avec des questions ou vous chercher des solutions, Merci de communiquer avec moi.

SOCIÉTALement
Denis Pageau
Président

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